Disparition de notre collègue, le docteur Aboubacar ICHAOU, adhérent de l'AFT
Pour tous ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui, au Niger ou à Montpellier, j'ai la tristesse de vous annoncer du décès, le 22 avril au matin, à Niamey, de notre collègue et ami, le docteur Aboubacar Ichaou, qui a été inhumé le soir même.
Vous trouverez l'hommage de l'AFT ci-après et sur le lien ci-après : https://assofortrop.fr/disparition-de-notre-ami-et.../
Aboubacar Ichaou avait effectué sa thèse au sein de l'équipe d'écologues du CEFE de Montpellier, sous la direction de Christian Floret , Edouard Le Floch, Josiane Seghieri, Jean-Marc D'Herbés et en relation avec les pédologues de l'Orstom (Roger Pontanier, Valentin, etc.).
Il a contribué à décrire les différents types de formations contractées du Sahel et expliqué la dynamique des différentes espèces de Combrétacées par le fonctionnement hydrique de ces écosystèmes. Il avait été chargé de définir les principes d'aménagement durable pour une centaine de marchés ruraux au niveau des formations contractées de plateau dans la région de Dosso, des formations de bas-fonds à Acacia nilotica de l'Ouest et des formations sur zones sableuses autour de Maradi pour l'approvisionnement des villes en bois de feu
Il en a déduit la productivité, ce qui a permis de calculer des quotas de bois-énergie récoltable par les associations de bûcherons. Ceci a permis aux différents projets menés par l'Agence Française de Développement, la Banque Mondiale, dans lesquels plusieurs de nos membres ont travaillé (Pierre Montagne, Alain Bertrand, Yves Nouvellet, Bernard Mallet, Régis Peltier) de décentraliser la gestion des forêts de l’État, vers les communautés villageoises, sur des bases scientifiques solides. Les communautés rurales ont ainsi bénéficié de ce flux monétaire de la ville vers la campagne pour améliorer les conditions de vie et réaliser de nombreuses actions sociales (construction d'écoles, de dispensaire, de moulins à mil, création de stock de céréales, vaccination des enfants (rougeole, méningite) et du bétail, forages, etc.
Il a été un chercheur majeur au sein de l'INRAN (Institut national de recherche agronomique du Niger) dont il a été Directeur Général. Il était également colonel des Eaux et Forêts, facilitant les relations de cette très forte administration avec les populations pour les impliquer dans la gestion des espaces forestiers. Il était un infatigable travailleur, partageant ses connaissances, un partenaire d’une grande humanité, maniant l'humour, et toujours prêt à engager une polémique constructive, à toute heure du jour et de la nuit. Dans le contexte complexe du Sahel, il a fortement contribué à la mise en œuvre des idées partagées avec ses partenaires sur le développement de l'agroforesterie, du sylvo-pastoralisme et de la foresterie sociale.
Aboubacar Ichaou a contribué à de nombreuses publications, et a ainsi rédigé un chapitre sur l’aménagement des brousses tigrées du Niger, dans l’ouvrage « Travailler au service des forêts tropicales, regards croisés de forestiers », édité en 2022 par l’AFT, l'association des forestiers tropicaux et d’Afrique du Nord. Il s'était récemment engagé avec Ali Mahamane dans le pilotage d'un grand ouvrage collectif en cours d'élaboration, intégrant un papier remarquable sur la situation forestière actuelle au Niger
