L'Institut National de la Recherche Agronomique du Niger (INRAN) en
partenariat avec l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), a
organisé, hier matin, au Centre Régional de la Recherche Agronomique (CERRA),
la réunion des partenaires du Projet «Appui technique aux programmes de mise en
œuvre des grandes orientations de la Politique Agricole de l'Union (PAU) en vue
de la relance du secteur rizicole en Afrique de l'Ouest. Cette rencontre d'une
journée a été présidée par Dr Salissou Issa, Directeur scientifique de l'INRAN
en présence des acteurs, d'experts intervenants dans le cadre de la promotion et
la production du riz et des participants.
Projet financé par l'UEMOA à hauteur d'un milliard quatre vingt
millions (1.085.000.000) FCFA est prévu pour une durée de 6 ans échelonnée
sur deux phases avec une phase initiale de trois (03) ans renouvelable. Il vise
à contribuer à l'accroissement de la productivité et de la compétitivité du riz
produit localement, à l'amélioration des revenus des populations rurales et à
la réduction de la dépendance des États de l'UEMOA aux importations de riz. Au
cours de cette rencontre, les participants ont suivi une présentation détaillée
du projet suite à laquelle les contributions et les attentes des acteurs de la
chaîne de valeur du riz à savoir les semenciers, les producteurs, les
transformateurs, les commerçants, avant la déclinaison du programme de travail
de 2015.
En ouvrant cette rencontre, Dr Salissou Issa, Directeur scientifique de l'INRAN, a rappelé que le riz
est la troisième céréale produite au Niger après le mil et le sorgho. Elle est
la première céréale cultivée en irrigué, avec une production nationale estimée
à 132.030 tonnes, correspondant à 2,3% du volume de céréales produites
annuellement et 1,7% du chiffre d'affaires du secteur de la production agricole
primaire, avant d'ajouter que cette production, ne couvre que 30% des besoins
des populations, obligeant ainsi notre pays à importer plus de 300. 000 tonnes
pour combler le déficit, ce qui équivaut à 51 millions de dollars EU environs
83 milliards de FCFA. "Au vu de la consommation croissante soit 41,27 kg par an et par habitant,
due au changement dans les habitudes alimentaires et à l'urbanisation
croissante, ce déficit considérable risque de s’accroître dans les prochaines
années si rien n'est fait pour accroître la production interne", a t il déclaré,
avant de reconnaître que malgré tous ces efforts, la filière rizicole au Niger
rencontre encore aujourd'hui des difficultés liées à de nombreux facteurs qui
sont entre autres des insuffisances dans l'organisation des différents acteurs,
la non compétitivité du riz local, l'indisponibilité et l'inaccessibilité aux
intrants agricoles, le secteur semencier non suffisamment organisé, l'absence
d'un système de crédit adapté, l'absence de circuits de, commercialisation
viable, l'insuffisance de la mécanisation rizicole.
Il a rappelé que dans le cadre de la Politique Agricole de l'Union,
l'UEMOA a signé depuis 2010 un accord de coopération avec AfricaRice sur la
riziculture. Cet accord vise en particulier la coopération technique dans les
domaines de la formulation de politiques et stratégies visant à accroître
durablement la production régionale de riz ; la génération, la dissémination et
l'adoption de technologies pour augmenter la productivité au sein de la filière
riz, et le renforcement du système de collecte, de traitement et de
dissémination d'informations fiables sur les politiques et statistiques
rizicoles. En reconnaissance de son important rôle dans le développement de la
filière rizicole, le Conseil des Ministres de l'UEMOA a attribué, le label, de
"Centre d’Excellence Régional" en 2011 à AfricaRice pour ses
performances dans la recherche et la formation en riziculture dans les pays
membres de l'UEMOA. Conscient de l'importance des filières dans les stratégies
de développement agricole, la Politique Agricole de l'UEMOA a identifié le riz
comme étant l'une de 5 filières prioritaires du programme de développement des
filières. La filière riz est identifiée comme prioritaire pour trois raisons
essentielles à savoir sa participation à la sécurité alimentaire, son apport
socio-économique et sa régionalité.
De son côté, le Coordonnateur Technique National du Projet PAU, PhD Sido
Amir a dans sa présentation situé le contexte riz puis l'historique PAU, les
objectifs du Projet, ses approches d'intervention, les résultats attendus, les
activités/gamme de produits, les stratégies de mise en œuvre du projet ainsi
que le budget.
DAMA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire