vendredi 17 mai 2019

MÉMORANDUM DU SYNPRA SUR LA SITUATION DÉLÉTÈRE À L’INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE DU NIGER (INRAN)

À l’attention de Monsieur le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage.


Le SYNPRA est un Syndicat qui regroupe tout le Personnel Administratif et Technique (PAT) de l’INRAN, soit plus de 87% de l’ensemble des agents de l’Institut. 
Pour rappel, l’INRAN a été créé par Ordonnance n°75-001/PCMS du 07 janvier 1975 en tant qu’Établissement Public à caractère Administratif (EPA). Ensuite, il a était érigé en Établissement Public à caractère Scientifique, Culturel et Technique (EPSCT) par Ordonnance n°2010-12 du 1er Avril 2010, modifiée et complétée par la Loi n°2016-23 du 16 juin 2016. L’INRAN a pour vocation essentielle d’apporter un appui scientifique et technique pour résoudre les problèmes du monde rural et ainsi accompagner la mise en œuvre des politiques et stratégies nationales en matière de développement rural, notamment le Programme de Développement Économique et Social (PDES) et l’Initiative « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » (I3N).
Depuis un certain temps, force est de constater que l’INRAN est confronté à de sérieux problèmes sur presque tous les plans, notamment en matière de gouvernance institutionnelle, du fonctionnement, de la mobilisation des ressources financières et humaines, etc. 
Face à cette situation, le SYNPRA, très soucieux de l’avenir de l’INRAN et de son personnel, produit le présent mémorandum pour informer, édifier et alerter les plus hautes Autorités de la 7ème République de ce qui se passe en vue de prendre les mesures nécessaires qui s’imposent.
1. De la gouvernance institutionnelle
Le SYNPRA s’insurge contre la situation anarchique, choquante et inadmissible qu’imposait délibérément le Directeur Général à l’INRAN, au mépris de tous les textes de l’Institut et des lois de la République du Niger. La mauvaise gouvernance institutionnelle qui prévaut actuellement à l’INRAN se caractérise par, entre autres :
- la non mise à jour des textes fondamentaux et organisationnels de l’Institut, notamment les statuts, le règlement intérieur, le manuel de procédure et le code électoral ;
- les violations continues des textes en vigueur, avec par exemple les mises à disposition frauduleuses et illégales des agents du ministère à l’INRAN en violation flagrante de la Loi n°2015-61 du 02 décembre 2015 portant statut autonome des chercheurs de l’INRAN et du Décret n°2016-672/PRN/MAG/EL du 09 décembre 2016 portant statuts des PAT de l’INRAN. Ces deux statuts font l’objet de beaucoup d’autres violations de la part de la Direction Générale, surtout en matière de la gestion des carrières du personnel dont les avancements d’échelons (automatiques) et les avancements en grades (au choix) sont toujours illégalement bloqués. 
En plus, les nominations effectuées par le Directeur Général, sur la base de la soit-disante recommandation de la réunion annuelle de 2017, des chercheurs à des postes électifs, sont des violations des statuts de l’INRAN, du Règlement Intérieur de l’INRAN et de la Loi portant statuts autonomes des chercheurs de l’INRAN en son article 40 relatif à la délégation dans certaines fonctions en cas de nécessité de service. Une réunion annuelle n’est pas un organe délibérant de l’INRAN qui peut se substituer au Conseil d’Administration. Seul ce dernier est habilité à donner de directives et/ou de recommandations sur les bases desquelles la Direction Générale peut prendre une telle décision administrative. Tous les chercheurs concernés par ces nominations sont dans l’irrégularité et sont passibles de remboursement de certains avantages dont ils ont illégalement bénéficié. Le Directeur Général doit impérativement cesser ces nominations illégales et créer les conditions nécessaires permettant d’organiser très bientôt les élections pour un retour à la situation normale ; 
- la non mise en place des organes statutaires de l’Institut, notamment le Conseil Scientifique, le Comité d'Établissement, la Commission d’avancement, le Conseil de discipline, les Comités Régionaux de Recherche Agronomique (CORRA) ; 
- la non-application des mesures prises en Conseil d’Administration malgré les rappels incessants faits par le PCA et les membres du Conseil d’Administration à la Direction Générale ;
- le non-respect de la hiérarchie par le Directeur Général ; 
- la non-application des réformes institutionnelles prévues par le Plan à Moyen Terme et le Plan à Long Termes (PMT/PLT) de l’INRAN et entérinées par le Conseil d’Administration ;
- la non élaboration du plan global de besoin en ressources humaines qui tient compte des réformes envisagées en 2019, tel que demandé plusieurs fois par le Conseil d’Administration, notamment celui du 24 décembre 2018 ;
- le non-respect par la Direction Générale de l’agenda des activités consigné dans le budget programme 2019 de l’INRAN pour tenir compte des directives du Gouvernement adressées au Conseil d’Administration de l’INRAN (Lettre N°672/MAG/EL/DIRCAB/SG du 19 décembre 2018).

2. Du fonctionnement de l’INRAN
Le constat est amer :
- Avec le Directeur Général actuel, le personnel constate la non prise au sérieux des salaires à l’INRAN qui sont devenus une sorte de « pensions » qui ne dit pas son nom et qui est payable seulement tous les 2 à 3 mois selon le rythme de libération des tranches de la subvention d’équilibre allouée par l’État. Le personnel de l’INRAN ne mérite pas ce traitement sévère et méchant que lui inflige le Directeur Général du fait de son incapacité à trouver de solutions aux problèmes réels de l’Institut qu’il dirige. Le personnel de l’INRAN doit percevoir ses salaires régulièrement et à terme échu de chaque mois, à l’image des autres fonctionnaires de l’État.
Le problème de retards de payements des salaires des agents de l’INRAN mérite une attention particulière et l’implication personnelle du Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage et du Ministre des Finances pour trouver définitivement une solution satisfaisante. Par exemple, des instructions peuvent être données pour autoriser le Trésor Public à payer les salaires de l’INRAN à terme échu, même si l’Institut n’a rien dans son compte, pourvu qu’il n’ait pas déjà consommé la totalité du montant de la subvention nationale annuelle qui lui a été prévue. 
- La clochardisation de l’administration de l’INRAN du fait des mauvais comportements du Directeur Général, avec parfois la complicité de certains « responsables » opportunistes qu’il a nommé et acquis à sa cause pour des intérêts personnels et égoïstes. 
- Le Directeur Général ne respecte pas les procédures de gestion de l’INRAN pour des intérêts personnels.
- Le document du Contrat d'Objectifs et de Performance (COP) de l’INRAN n’est toujours pas élaboré. Ce qui fait qu’il n’y a toujours pas de programmes de recherche validés par l’État pour financement, ni des équipes de recherche pluridisciplinaires par programme, ni moins l’autre forme d’évaluation des chercheurs de l’Institut (évaluation sur la base du COP).
3. Ressources financières
Il n’est un secret pour personne que depuis 2018 l’INRAN traverse une crise financière sans précédente ne lui permettant même pas d’assurer le paiement régulier à terme échu des salaires de ses employés qui totalisent souvent deux (2) à trois (3) mois d’arriérés de salaires. Actuellement, des dossiers en instance de paiement se trouvent bloqués parce que le compte de l’INRAN se trouvant au Trésor Public est vide. L’Institut est presque constamment dans l’incapacité de faire face à ses charges mêmes les plus élémentaires. Cette crise financière à l’INRAN est due, entre autres, à : 
- l’incapacité du Directeur Général à prendre des initiatives de recherche du financement nécessaire de l’INRAN par l’État, les partenaires extérieurs et l’Institut lui-même ;
- l’insuffisance des quelques recettes sporadiques faites par l’INRAN qui n’est pas en train d’exploiter et mettre à profit les forces, atouts et opportunités dont il dispose ; 
- la mauvaise gestion de la subvention nationale d’équilibre qui, malgré son insuffisance constitue déjà une opportunité à saisir pour aller de l’avant ;
- la prise en charge totale, dans le budget de l’INRAN, des salaires des agents de la Fonction Publique qui sont reversés à l’INRAN (Certains ont démissionné de la Fonction Publique et d’autres sont en détachement à l’INRAN. Il y’a aussi des cas irréguliers de mise à disposition à l’INRAN) ; 
- la non prise en charge des salaires des employés par les projets collaboratifs ;
- la propension au partage d’une partie des frais de gestion des projets collaboratifs entre certains membres des équipes de ces projets ; c’est un manque à gagner pour l’INRAN.
4. Des ressources humaines 
Les ressources humaines de l’INRAN sont insuffisantes et mal gérées. Ainsi, on constate : 
- une mauvaise gestion de la carrière du personnel ;
- une mauvaise répartition du personnel au niveau des CERRA ;
- des nominations de complaisances ;
- des affectations arbitraires qui ne tiennent pas compte des besoins réels.
5. Abus de pouvoir du Directeur Général 
Dr Mella Mamane est le Directeur Général de l’INRAN et non un chercheur de l’INRAN. Il n’est pas régit par le statut automne des chercheurs dudit Institut, contrairement à ses prétentions, comme l’atteste certains actes administratifs qu’il s’est lui-même octroyé (voir Décision N°0037/INRAN/DG/DRH/SAP du 13 mars 2019 portant attribution de congé administratif à un agent). Le Directeur Général se croit tout permis à l’INRAN. À titre illustratif :
- Il s’est auto-nommé Point Focal du plus grand projet collaboratif de l’INRAN pour avoir la main mise sur les ressources financières de ce projet en effectuant de façon intempestive des missions répétitives dont l’intérêt pour l’INRAN reste à démontrer. En plus, il prélève pour lui une grande partie des frais de gestion du projet ;
- Il oblige les responsables des projets collaboratifs de l’INRAN à l’amener en missions improvisées pour tout simplement profiter des avantages liés (frais de déplacement, carburant, etc.) ;
- Il se permet de faire des raquettes d’argent et de carburant auprès des responsables des projets collaboratifs en leurs faisant de chantages et de harcèlements ;
- Il utilise les moyens de l’INRAN à des fins personnelles ;
- Il utilise des ordres de missions de l’INRAN en lieu et place des permissions d’absence pour des déplacements personnels privés qui n’ont rien avoir avec le service ; 
- Etc.
Dr Mella Mamane devait savoir que le temps de la dictature est révolu. Il devait avoir un minimum d’égard au personnel de l’INRAN et arrêter de se comporter en maître absolu. Il n’est ni plus âgé, ni plus intelligent, ni plus gradé, ni plus fort et ni plus expérimenté que tous ceux qu’il dirige à l’INRAN.
6. Sur le plan social
Depuis son arrivée à l’INRAN, au lieu de s’en tenir au travail qui lui est dévolu et s’attaquer aux problèmes réels qui minent l’Institut, le Directeur Général perd tout son temps et son énergie non seulement à voyager, mais aussi à diviser le personnel en adoptant la politique de «diviser pour mieux régner». Il a aménagé le clanisme qu’il utilise comme stratégie de gestion de l’Institut, créant du coup un climat malsain de méfiance et de mésentente au sein du personnel. 
Le Directeur Général prend systématiquement pour ennemis tous ceux qui lui disent la vérité ou refusent d’être ses complices pour la mascarade. En plus, il se livre à des guéguerres futiles dont l’Institut et son personnel n’ont pas besoin.
7. Partenariat SYNPRA / Direction Générale 
Le Directeur Général actuel de l’INRAN ne veut pas coopérer avec le SYNPRA. Il refuse toujours de recevoir et de dialoguer avec les dirigeants du SYNPRA pour des raisons inavouées. Par contre, il se permet de s’ingérer des affaires syndicales qui ne le regardent pas. Il doit arrêter sa machine mercenaire de déstabilisation du SYNPRA et rester en dehors des affaires du syndicat. Depuis sa création, le SYNPRA a toujours joui du bon partenariat avec tous les Directeurs Généraux qui se sont succédé à l’INRAN, à l’exception du seul Directeur Général actuel qui, vraisemblablement méconnait totalement le rôle d’un syndicat et le rapport de partenariat qui le lie à l’Administration. Dans tous les cas, le SYNPRA ne se laissera pas se détruire par le Directeur Général et ses acolytes et met en garde quiconque voudrait s’en prendre délibérément à lui.

Conclusion
Au regard de tout ce qui précède, il est bien évident que le Directeur Général actuel de l’INRAN est incapable de gérer l’Institut. Il a donné les preuves de son incompétence à diriger une Institution de recherche agronomique.
Il a également fait preuve de son manque d’initiatives et de son insouciance notoire vis-à-vis des préoccupations majeures de l’INRAN et de son personnel. Il s’est montré incapable de doter l’INRAN de tous les textes et organes nécessaires prévus pour son bon fonctionnement. Il viole allégrement les textes en vigueur pour satisfaire ses intérêts personnels. Il a divisé le personnel de l’INRAN. Il a instauré l’impunité à l’INRAN par le sentiment. Il fuit ses responsabilités et aime trop l’argent au détriment du travail. Durant presque deux (2) ans qu’il est à la tête de l’INRAN, il n’a aucun résultat positif à son actif. Il doit s’assumer et tirer toutes les conséquences de sa mauvaise gouvernance. 
Compte tenu des immenses défis à relever, l’INRAN a besoin d’être doté d’un Directeur Général exemplaire : responsable, compétent, capable, intégrateur, travailleur, juste et soucieux des résultats, de la visibilité de l’Institut et des conditions de vie et de travail des agents.
Au vu de l’intérêt que les plus Hautes Autorités attachent au développement rural en général et à la recherche agronomique en particulier, le SYNPRA est en droit de s’attendre à une meilleure gouvernance de l’INRAN. Maintenant que le Ministère de tutelle est bien informé de ce qui se passe, le personnel de l’INRAN attend impatiemment de voir le grand changement positif sauveur que les plus Hautes Autorités auront à apporter pour sortir l’Institut de sa situation d’impasse actuelle, avant qu’il ne soit trop tard.
Le SYNPRA est disponible à donner plus de détails, de preuves et de beaucoup d’autres informations complémentaires.
Fait à Niamey, le 29 mars 2019
Pour le BEN/SYNPRA,
Le Secrétaire Général
SIDI Lawali

1 commentaire:

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