« De
nombreuses innovations technologiques en matière de recherche agricole mises au
point par l’INRAN, contribuent efficacement à la mise en oeuvre de l'Initiative 3 N.»
Monsieur le Directeur général, l’INRAN organisera à l’occasion du
Salon de l’Agriculture, de l’Hydraulique et de l’Elevage (Sahel), du 6 au 9
mars 2014 au Palais du 29 juillet à Niamey, une exposition géante sur les
dernières innovations technologiques agricoles mises au point par votre
institut. Que visez-vous à
travers cette exposition et quelle contribution concrète l’INRAN apporte-t-il,
d’ores et déjà, à la mise en œuvre de l’Initiative 3 N ?
Ce qui est visé à travers cette
exposition, c’est rendre plus visibles
les activités de l’INRAN, institution publique qui a pour mission d’apporter son concours technique
pour optimiser les productions agricoles et assurer un développement économique
et social de notre pays. Pour ce faire, plusieurs types de producteurs
(agriculteurs, éleveurs, exploitants forestiers, les agro business men, les
transformateurs, les industriels …..) ont besoin d’un certain nombre de
technologies que l’INRAN développe.
Dans le développement des
technologies l’un des premiers aspects abordés a été la gestion durable de la
fertilité des sols. En effet, qu’il s’agisse de l’agriculture ou de
l’élevage, on a toujours besoin de technologies pour garder les sols en bonne
santé.
Un second aspect de cette exposition,
c’est également la question des semences. Si celles-ci sont de bonne qualité,
elles peuvent en effet améliorer les rendements de 20 à 40 % voire plus. Donc
le facteur lié à la qualité des semences est en toile de fond pour garantir
l’optimisation des rendements. Il est donc à prendre en compte dans toute
politique visant à augmenter la productivité agricole et pour garantir la
sécurité alimentaire. C’est pourquoi, à l’occasion de cette exposition, nous
allons présenter des échantillons de notre
banque de gênes qui est, en fait, le réservoir dans lequel nos chercheurs
puisent pour mettre au point des variétés améliorées, c’est-à-dire répondant
mieux à certaines contraintes rencontrées par les producteurs. Des échantillons
de ces semences améliorées seront également exposés.
Outre les semences, un stand sera
dédié à la protection des cultures et aux productions obtenues. L’optique étant de veiller à ce que, ce qui
est produit ne soit pas perdu, c’est-à-dire si on considère l’exemple du Niébé,
il faut éviter que ces graines ne soient pas attaquées par les bruches,
insectes qui perforent les graines et les rendent impropres à la consommation.
Au niveau de ce stand seront également expliquées des méthodes de conservation
des denrées.
Il y aura aussi un stand destiné
à montrer les activités de transformation agro-alimentaires des denrées
locales. Un des objectifs liés à cela, est la possibilité offerte aux
producteurs de conserver certaines denrées à l’exemple du manioc qui peut être
transformé en gari. Ce qui, au
passage, réduit le coût de transport du produit transformé, le manioc ayant été
déshydraté. Un autre aspect de la transformation est de mettre au point des
aliments nutritifs comme le pain composé auquel on a incorporé de la farine de
mil, de sorgho ou encore de niébé. En outre, il faut citer également des
aliments diététiques comme le couscous à base de sorgho, mieux adapté aux
diabétiques, ou encore des jus naturels à base
de fruits saisonniers, des pizzas et des biscuits à base de céréales
sans oublier le lait et le fromage à base de souchet et de soja. D’ailleurs,
des séances de dégustation seront organisées à l’intention du public.
En plus de ces différents aspects
liés à la mise au point des technologies permettant l’augmentation et la
conservation des denrées, l’INRAN encadre des producteurs. A cet effet, des
femmes productrices de pommes de terre, issues d’un groupement encadré par la
station INRAN de Bonkoukou, présenteront leurs productions dont la qualité est
appréciée de tous.
En ce qui concerne la recherche
zootechnique, qui est un des volets importants de cette exposition, il est prévu
la présentation de races ovines adaptées et aussi des aspects liés à
l’alimentation du bétail comme la valorisation des sous-produits agricoles à
travers leur transformation en blocs multinutritionnels.
De même, des activités relatives
à l’aviculture et à la pisciculture
feront l’objet de démonstrations. Pour le reste, beaucoup d’autres
résultats de recherche ainsi que des informations utiles sur les activités de
l’INRAN seront également disponibles à l’occasion de cette exposition.
Ainsi, de nombreuses innovations
technologiques en matière de recherche agricole mises au point par l’INRAN,
contribuent efficacement à la mise en œuvre de l’Initiative 3 N. L’exposition géante que nous organiserons à
l’occasion du Salon de l’Agriculture, se veut une grande vitrine à cet égard.
Autant de résultats de recherche auxquels
ont abouti, avec succès, l’INRAN et ses partenaires et qui cadrent parfaitement
avec les axes majeurs de l’Initiative 3 N,
qui sont, faut-il le rappeler : accroître les productions agro-sylvo-pastorales
et halieutiques ; améliorer la résilience des populations nigériennes face
aux crises alimentaires et aux catastrophes naturelles ; assurer un
approvisionnement régulier des marchés ruraux et urbains en produits agricoles
et agro-alimentaires ; créer un environnement favorable basé sur les
productions agricoles et agro-alimentaires nationales.
Monsieur le Directeur général, depuis peu, l’INRAN renoue avec
l’espoir grâce à la fois au dynamisme insufflé par une nouvelle équipe
dirigeante que vous animez sous l’œil bienveillant du Conseil d’administration,
grâce aussi à la volonté politique du Gouvernement et au concours précieux des
partenaires. Pouvez-vous nous donner
des exemples concrets qui illustrent ce regain d’espoir ?
Depuis
un certain temps, des orientations plus claires sont redéfinies en faveur d’une
politique qui vise de manière plus résolue l’atteinte des objectifs liés à la
sécurité alimentaire en particulier et au développement économique et social en
général. A cet égard, le rôle de la Recherche agronomique dans un pays comme le
nôtre a été mieux pris en compte en tant que priorité par les plus hautes
autorités de notre pays au premier rang desquelles S.E Monsieur le Président de
la République. Dans le même ordre d’idées, S.E Monsieur le Premier Ministre
nous a fait l’honneur de nous rendre visite le 17 mai 2013 et à cette occasion,
il a été mis l’accent sur l’importance de la mission de l’INRAN aux fins de la
redynamisation des activités de recherche agronomique.
A ce titre, le Chef du
Gouvernement a mis un accent particulier
sur la nécessité de mettre en place des statuts valorisant la fonction, à la
fois du personnel administratif et technique ainsi que des chercheurs de
l’INRAN, l’objectif étant d’aligner les conditions de travail des uns et des
autres sur celles aux niveaux des universités publiques afin d’éviter notamment
la fuite des cerveaux.
Du reste, le Gouvernement a déjà donné
un signal fort à cet égard, en triplant quasiment la subvention annuelle d’équilibre
au titre de 2014. Cette enveloppe subséquente permet en plus du paiement des
salaires revalorisés, d’assurer un fonctionnement conséquent et de mener à bien
des activités de recherche sur le fonds de l’Etat. Faut-il le rappeler, la
recherche agricole dans la sous-région est tributaire des financements
extérieurs alors qu’il s’agit d’un domaine stratégique pour lequel les Etats
doivent s’assumer pleinement. A cela il faut ajouter une enveloppe pour
recruter une quinzaine de chercheurs, pour relancer le CERRA de Zinder et pour
installer des infrastructures dans les stations et points d’appui de recherche.
Pour les financements extérieurs,
notre politique offensive nous a permis d’enregistrer plusieurs nouvelles de
conventions de partenariats aux plans régional, international et avec de
nombreuses fondations principalement américaines soutenant la recherche
agricole ; ce qui est la preuve du regain de confiance dont jouit notre
institution depuis un certain temps.
Notre pays, à travers le Ministère de l’Agriculture via l’INRAN,
va abriter, en juin prochain, la 4è Semaine scientifique agricole de l’Afrique
de l’Ouest et du Centre et la 11è Assemblée générale du CORAF/WECAR (le Conseil
Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole). En résumé, quels
objectifs sont assignés à cette grande rencontre et quels en sont les enjeux
pour le Niger ?
Brièvement, les objectifs assignés à cette
rencontre sur la recherche agricole qui
va regrouper au moins une vingtaine de pays ainsi que des organismes de
recherche, partenaires techniques et financiers sous-régionaux et
internationaux, pour un total de quelque 500 participants, visent à échanger
sur les derniers résultats de recherche et sur les autres préoccupations de la
recherche agronomique au niveau de nos différents Etats. En termes d’enjeux, notre
pays à travers l’INRAN sera honoré et l’opportunité de cette rencontre
africaine permettra au Niger de faire part de son Initiative 3 N et de mieux s’imprégner des réalités actuelles de la
recherche agricole dans la sous-région. Du reste, une journée sera consacrée à
cette Initiative 3 N. En définitive,
il s’agit d’une rencontre extrêmement importante pour nos Etats au regard des
priorités actuelles qui tournent autour des défis liés à la sécurité
alimentaires et, partant de ceci, au développement agricole de manière
générale. /.
Djibrilla Abdou Malam Abdou, Chargé de Communication
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